HYPERCULTE
Suisse
booking France
Derrière Hyperculte se cachent Simone Aubert (Massicot) et Vincent Bertholet (Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp). La première tape sur sa batterie avec une précision millimétrée. L’autre apprivoise sa contrebasse et la fait chanter en boucles. Tous deux ouvrent la bouche en litanies répétitives et inspirées. Le tout se mélange en une transe boule de feu, à la fois méditative et d’une énergie hors du commun.
Hyperculte touche du bout des poings l’urgence et l’audace de Liquid Liquid, les recherches d’Arthur Russell, la fougue décomplexée de Neu! et de Can, la pop barrée d’Areski et ce quelque chose impalpable et incantatoire venu des profondeurs du terreau de l’existence.
Animal sauvage bicéphale dompté d’une main de maître par Tobias Levin le temps d’une session tempêtueuse sur les docks de Hambourg au mois d’octobre 2015, Hyperculte sort son premier album au preintemps 2016 sur le label genevois Bongo Joe.
Décembre 2013, Vincent Bertholet, fondateur d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, invité avec son projet solo pour une première partie des mythiques The Ex , sent le besoin, l'envie d'une complicité de scène. Trois jours avant le concert, Simone Aubert, co-fondatrice et guitariste de Massicot, amène ses fûts et son charley au local. Commence alors l'assemblage méticuleux d'une contrebasse et d'une batterie au service d'une musique pulsative et organique.
Parmi les cymbales se trouvait une guitare ingénieuse qui prenait coups et griffures de baguettes, les notes de contrebasse s'enroulaient sur des boucles inventives et montaient en nappes sonores envoûtantes, tandis que, posées rythmiquement sur les riffs, leurs voix distillaient pistes réflexives et taches poétiques. Hyperculte venait de poser les premières graines d'une mouture en perpétuelle évolution, toujours en recherche de sonorités, de sens, de mots. Tout ce qui permet de « monter plus haut » dans la transe est bon à prendre.
Les deux musiciens aguerris s'engagent dans une démarche de soustraction: on enlève pour saisir le cœur du voyage, minimalisme et répétition produisant un vertige sensible. Hyperculte est aussi pour eux l'occasion de prendre le risque du chant et de l'expression signifiée dans une écriture à deux: lieu
de lieu de désir et de peur où ils se jettent avec des frissons de plaisirs. Après deux ans de recherches, et quelques concerts à travers l’Europe, le duo entre en studio en octobre 2015, à L’Electric Avenue Studio d’Hambourg, et confie l’enregistrement au producteur Tobias Levin, assisté d’Hannes Platmeier.
Boris Dunand.
https://next.liberation.fr/musique/2019/03/19/le-son-du-jour-339-impuissant-comme-hyperculte_1716067