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Etran de l’Aïr (ou Les Etoiles de la région de l’Aïr) vous souhaite la bienvenue à Agadez, la capitale du rock saharien. En 25 ans de carrière Etran s’est imposé comme le groupe phare du circuit local des fêtes de mariages. Adoré pour les solos hypnotiques et les mélodies gorgées de soleil, Etran est le fleuron des groupes de guitare d’Agadez, dynamique métropole au cœur du désert.
Etan est un groupe familial composé de frères et de cousins, tous nés et élevés dans le quartier d’Abalane à l’ombre de la grande mosquée. Ces enfants de familles nomades qui, fuyant les grandes sécheresses des années 70, se sont sédentarisés dans la plus grande métropole du Nord Niger. Le groupe s’est formé en 1995 à une époque où leur leader actuel, n’avait que neuf ans. « Nous n’avions qu’une seule guitare acoustique » explique-t ‘il, « et nos percussions se résumaient à une calebasse frappée par une sandale ». A travers les décennies le groupe a minutieusement réuni ses instruments et s’est bâti une audience en jouant partout et pour tout le monde. « Ca a été difficile. Nous nous rendions aux concerts à pied en portant notre sono et nos guitares sur le dos à travers la brousse sur 25 kilomètres, pour jouer gratuitement… Il n’y a pas un endroit d’Agadez où nous ne nous sommes pas produits. »
Depuis l’époque des caravanes transsahariennes du 14ème siècle jusqu’à l’escale pour migrants désirant rejoindre l’Europe d’aujourd’hui, Agadez est une ville à la croisée des chemins, où les gens et les idées se rencontrent. C’est naturellement dans cette cité que s’est imposé l’un des plus ambitieux groupes à guitare touareg. Le style d’Agadez est des plus rapides avec ses solos frénétiques, ses staccatos de batterie et ses guitaristes dansant avec flamboyance. Agadez est l'endroit où les artistes viennent se faire les dents au coeur d’une scène lucrative et compétitive. Les groupes de guitare font partie intégrante du tissu social, jouant pour des mariages, des baptêmes et des rassemblements politiques, comme pour d’occasionnels concerts.
Là où d’autres musiciens touareg se tournent vers le rock occidental, Etran de L'Aïr joue dans un style panafricain emblématique de leur ville natale, citant une myriade d’influences, du blues du Nord Mali au soukous congolais en passant par les groupes de bar haoussa. C’est sans doute ce qui les rend si populaires à Agadez. « Nous jouons, pour les Touareg, les Toubou, les Zarma, comme pour les Haoussa » explique Abindi « Il suffit de nous inviter et nous jouons ». Leur musique est ancrée dans la célébration et évoque l'exubérance d'un mariage à Agadez, avec une abondance de guitares, comme des solos ludiques simultanés superposés les uns aux autres avec une énergie précise et jamais indulgente. Enregistré à la maison grâce à un studio mobile Agadez est fidèle aux racines du groupe. Réalisé à partir d’une petite poignée de prises lors d’une session fulgurante, l’album restitue toute l’énergie d’une fête. Leur message est lui aussi toujours proche de l’esprit de leur foyer. Avec son approche moderne de rythmes takamba transposés pour la guitareTchingolene (Tradition), évoque les camps nomades. La ballade rêveuse Toubouk Ine Chihoussay (La fleur de la Beauté) est hanté par un texte d'appels et de réponses et des solos qui dansent sans effort sur les frettes. A travers Imouwizla (Migrants), Etran présente l’immigration en dressant un parallèle entre la situation critique des nomades et celle des voyageurs traversant le désert pour rejoindre l’Europe.
Pourtant, même dans ses moments les plus graves, les morceaux d'Etran restent engagés et dynamiques. Ils nous rappellent que la musique peut transmettre un message tout en animant la fête. Car avant tout cette musique est faite pour danser.
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